Un jour, la tendre Annette, Le cœur plein de désir, Délaissant sa chambrette, A pris bien du plaisir En cueillant la noisette et la fraise des bois En cueillant la noisette et en gaulant des noix En cueillant la noisette et la fraise des bois En cueillant la noisette et en gaulant des noix Elle croisa Gustave Le garçon, fort ému, Prit son bel accent grave Et son accent aigu Il la prit par la taille, Il la sentit frémir Et dans ses yeux canailles, Il lut bien du plaisir Il la prit par la taille, La prit par le menton, Elle, dans la bataille, Tomba sur le gazon Ah ! Maudite culbute Jugez du désarroi ! Le gredin, dans sa chute, Avait vu... son émoi... Oh En cueillant la noisette et la fraise des bois En cueillant la noisette et en gaulant des noix Dans cette pirouette, Elle eut le cœur troublé, Elle perdit la tête Tout en perdant... le pied En cueillant la noisette et la fraise des bois En cueillant la noisette et en gaulant des noix Sa robe, sa coiffure Ne pourront plus servir Belles, de l'aventure Gardez le souvenir.