{Parlé:} J'eus jadis une folle maîtresse très forte sur les subjonctifs. Comme le sort voulut que nos amours se brisassent, Il fallait que je composasse cette romance Pour que mes larmes se séchassent et que mes sanglots s'étouffassent. Avant que je ne commençasse, Je demanderais que vous écoutassiez cette complainte Qui est la plus triste de toutes celles que vous ouîtes. De mes caresses vous rougîtes, Puis ensuite vous les subîtes Pourquoi faut-il que d'notr' passion À présent nous ricanassions ? Tout d'abord vous m'idolâtrâtes, Puis avec un autr' vous m'trompâtes J' n'aurais pas cru que vous l'pussiez. Et qu'mon rival vous l'aimassiez. {Refrain:} Amer, amer destin du cœur Femme légère que vous fûtes Vous fîtes hélas pour mon malheur Toutes les peines que vous pûtes. Il fallait que j'vous écrivisse, Ou que chaque jour je vous visse Pour que vous me soupirassiez Les mots dont vous m'baptisassiez. Fallait que je m'agenouillasse Sans que jamais je reculasse, Pour que nous nous adorassions Et puis qu'nous nous dégoûtassions, Et puis que nous nous plaquassions. {Refrain:} Amer, amer destin du cœur Dans l'amour que vous suscitâtes Vous fîtes germer la douleur Et ce jour-là, vous m'épatâtes ! Sans que jamais je marchandasse Il fallait que je roucoulasse Les vœux que vous incarnassiez Et que vous accumulassiez. En échange d'vos ch'veux qu'vous m'offrîtes, C'est avec joie que vous me prîtes Les méches que vous désirassiez Car j'voulus bien que vous m'éméchiez. {Refrain:} Amer, amer destin du cœur Quand un beau jour nous constatâmes Qu'nos ch'veux lâchaient nos crânes vainqueurs, Dès lors nous nous déplumardâmes Vous n'm'aimiez plus, fallait que j'eusse Bien des forces pour que je pusse Prendre mon cœur sans qu'vous l'retinssiez Pour ne pas qu'vous l'abîmassiez. Combien de cruautés vous eûtes Que de noirs projets vous conçûtes Pour que vous m'ensorcelassiez Et que vous me poignardassiez. {Refrain:} Amer, amer destin hélas Il fallait que j' vous oubliasse Car votre nom, trop m'écervelât Pour que jamais vous l'répétasse.