Elle est là, silencieuse, dans un fauteuil, au milieu de la nuit Les yeux posés sur ses mains Je sais qu’elle pense à lui Qu’elle voudrait que je sois loin pour être loin d’ici Dans un autre lit J’ai envie de lui dire que j’ai compris déjà depuis longtemps Mais j’ai peur que ce soit justement ce qu’elle attend Qu’elle profite d’un autre pour me quitter sur-le-champ Alors, je suis de glace Je ne parle de rien J’attends que ça lui passe Malheureux dans mon coin Il faut savoir ne rien savoir Et faire encore semblant d’y croire Quand ce qui est toute sa vie Est à moitié déjà fini Il faut savoir ne rien savoir Ne rien trahir dans un regard Il faut savoir gagner du temps En laissant d'autres faire semblant Pour se donner un peu d'espoir Il faut savoir ne rien savoir Je comprends que je n'ai plus les élans qui ont su l'étonner Que je ne prends plus le temps même de lui parler Que je lui fais trop l'amour sans penser à l'aimer Sans la regarder Quelque part, un autre homme Lui fait sentir à nouveau qu'elle est femme Il sait lui faire oublier que le temps la condamne Que la plus belle des fleurs, un beau matin, se fane Faut-il faire un voyage Comme si de rien n'était? Un hôtel, une plage Et peut-être, qui sait Oui, il faut savoir ne rien savoir Et faire encore semblant d’y croire Quand ce qui est toute sa vie Est à moitié déjà fini Il faut savoir ne rien savoir Ne rien trahir dans un regard Il faut savoir gagner du temps En laissant d'autres faire semblant Pour se donner un peu d'espoir Il faut savoir ne rien savoir Il faut savoir ne rien savoir Et faire encore semblant d’y croire Quand ce qui est toute sa vie Est à moitié déjà fini Il faut savoir ne rien savoir Ne rien trahir dans un regard Il faut savoir gagner du temps En laissant d'autres faire semblant