J'ai été plus souvent ton copain que ton père Quand nous passions ensemble les vacances au mois d'août Je me suis mis aussi un peu trop en colère Quand tu séchais tes cours pour aller Dieu sait où Depuis deux ou trois ans, c'est fou ce que tu changes Les filles te regardent comme on regarde un homme Bien sûr que j'en suis fier, mais ça me semble étrange Car moi je te revois pas plus haut Que trois pommes Tu sembles m'écouter, mais c'est par politesse Quand je te mets en garde, en parlant d'expérience De ne pas t'embarquer au pays des promesses Sans être vraiment sûr d'avoir toutes tes chances On s'embrasse parfois mais avec maladresse Et l'on retient aussi tous nos élans du coeur Entre un père et un fils, bien souvent la tendresse C'est beaucoup d'affection et autant de pudeur Mon fils Mon enfant Mon fils Je t'aime tant Ta mère voudrait bien te garder sous son aile Mais t'as 18 ans, tu veux vivre ta vie Et elle est malheureuse comme l'hirondelle Qui voit partir trop tôt les petits de son nid Bien sûr que tu viendras nous rendre des visites Nous ne serons pourtant plus jamais vraiment trois Bonne chance, mon fils, mais que ça passe vite C'est un peu ma jeunesse qui s'en va avec toi Mon fils Mon enfant Mon fils Je t'aime tant