La maman et la putain habitaient sous le même toit Quand la première avait froid, l'autre s'enflammait pour rien Dos à dos dans le satin, elles s'endormaient dans le même lit L'une juste avant minuit et l'autre au petit matin La maman et la putain remettaient leurs habits sales Dans la douceur abyssale du bonheur incertain Et tous les jours devant la glace, balayait le temps qui passe En le suivant à la trace, face à face La maman et la putain refaisaient les mêmes gestes Finissaient les mêmes restes quand l'enfant n'avait plus faim Elles allaient par les chemins, maquillaient leurs lèvres fines Enfilaient le même jeans et s'envoyaient le même vin La maman et la putain remettaient leurs habits sales Dans la douceur abyssale du bonheur incertain Et tous les jours devant la glace, balayait le temps qui passe En le suivant à la trace, face à face La maman et la putain étaient reines du palais Débit de love, débit de lait, c'était le train-train quotidien À la table du festin, elles nourrissaient le tendre et cher Savouraient sa tendre chair et partageaient le butin La maman et la putain remettaient leurs habits sales Dans la douceur abyssale du bonheur incertain Et tous les jours devant la glace, balayait le temps qui passe En le suivant à la trace, face à face La maman et la putain remettaient leurs habits sales Dans la douceur abyssale du bonheur incertain Elles avaient ma bouche et mes yeux, mon sourire et mes cheveux Car je suis, j'en fais l'aveu, l'une ou l'autre quand je veux L'une ou l'autre quand je veux