J'm'endors le soir J'retire les voiles D'un bateau noir A la belle étoile Un vieux mégot de tabac brun, de papier jaune C'est moi qui bosse et moi qui chôme Moi le président si c'est un cigare plus gros Ou aventurier, cigarillo Clodo, clodo Je pose mon dos Sur la grille du métro Je bois les larmes de ma bouteille Qui pleure qu'elle a sommeil Mes mains tournées vers le ciel N'attendent rien de l'Éternel Mais deux trois sous d'un parigot Clodo, clodo Les halls de gare Les putains rousses Et les trottoirs Me connaissent tous Et quand ça va mal, quand, là, dans ma tète, ça bouge Plus aucun coup d'blanc ni coup d'rouge N'a pu noyer mes idées claires. J'traine les sabots Vers ce grand boul'vard du Montparno Clodo, clodo J'ai sur le dos Comme l'ombre d'un manteau Mais qui chauffe autant qu'le soleil Autant que ma bouteille Nous les mancheurs, les manchards Les mengaveurs, les clochards On veut pas de vos torpédos Clodo, clodo Dans vos marmots Y a les conducteurs de métro Les futurs notaires plein d'oseille Et les futurs vide-bouteilles Ceux qui posent leur dos sur du dur Et qui aiment quand le vent murmure Couvrant les injures des passants idiots Clodo, clodo Je pose mon dos Sur la grille du métro Je bois les larmes de ma bouteille Qui pleure qu'elle a sommeil Mes mains tournées vers le ciel N'attendent rien de l'Éternel Mais deux trois sous d'un parigot Clodo, clodo