Au bout de la rue, de la rue, la plage est blanche Je vais bientôt quitter la ville Ce grand voilier, voilier, qui joue des hanches Va m'emmener loin dans une île Au bout de la rue, de la rue, le feu est rouge On ne voit pas la moindre auto Près d'une fenêtre, une fenêtre, une ombre bouge Une main referme le rideau Au bout d'la rue, le ciel est rose, rien ne sera plus comme avant Plus de névrose, plus de morose derrière le mur, la mer m'attend Au bout de la rue, de la rue, un nuage passe Qui parle de port et de partir Une affiche sur le mur, sur le mur, le mur d'en face Parle de morts et de martyrs Au bout de la rue, de la rue, je vois du mauve Des taches noires indéfinies Encore, encore un rêve qui se sauve Encore une nuit qui finit Au bout de la rue, de la rue, le ciel se ferme Je ne vois plus le grand voilier Petit à petit, petit à petit, je discerne Le lit, la porte entrebaillée Il est neuf heures, il faut s'lever, faut s'réveiller, faut s'habiller Faut oublier, oublier, oublier