Les statues de Lenine partout se dégradent On vend la peau de l'ours pour une salade Au bal des empires, on se ronge les sangs On laisse les allumettes jouer avec les enfants La pluie prend de l'acide, le désert gagne L'entendez-vous mugir jusque dans nos campagnes? Et puis les eaux reviennent, plus qu'il n'en faut Aujourd'hui, les lendemains chantent faux Plus les pendules s'affolent Plus les rongeurs se tirent Plus y'a de monde en sous-sol Plus je vois les gens courir Plus j'entends Monde, monde, vaste monde Si tu t'appelais Raymonde Ça ferait peut-être plus intime, monde On t'appellerait par ton prénom Monde, monde, vaste monde Si tu t'appelais Raymonde Ça ferait peut-être une rime, monde Mais ça ferait pas une solution D'ici de là, les drapeaux refleurissent Quand c'est dans le même jardin, de profundis Ça finit quelques fois définitif, comme Si la nuit s'écrasait, comme ça, sur des hommes Les statues qu'on dégomme, on les enterre Ça donne un peu de répit dans les cimetières On sait qu'un jour où l'autre, elles reviendront Avec une autre gueule, avec un autre nom