Regardez les majorettes passer Elles z’ont pas un poil de trop sur les gambettes Elles défilent au pas cadencé En faisant gonfler leur chemisette Et puis hop, un p’tit coup d’menton Et puis hop, elles envoient l’ lbâton Pour mériter ce joli costume Faut pas craindre d’arpenter le bitume Faut pas avoir du sang de scarole Ni du tapioca dans les guiboles Faut les voir au départ d’la kermesse Leurs p’tits seins en crête de coq se dressent Mais hélas, à la vingt-huitième borne Ils sont redevenus comme des pop-corns Regardez les majorettes passer Elles z’ont pas un poil de trop sur les gambettes Elles défilent au pas cadencé En faisant gonfler leur chemisette Et puis hop, un p’tit coup d’menton Et puis hop, elles envoient l’bâton Tout l’monde applaudit mad’moiselle Jeanne Qui marche à reculons en lançant sa canne Et qui s’dit, en souriant à M’sieur l’maire «Pourvu que je m’foute pas la gueule par terre! » La grosse moustachue qui les gouverne A dû faire l’exode sur une citerne Autour de ses cent vingt kilos d’graisse pure Sa mini-jupe a l’air d’une ceinture Regardez les majorettes passer Elles z’ont pas un poil de trop sur les gambettes Elles défilent au pas cadencé En faisant gonfler leur chemisette Et puis hop, un p’tit coup d’menton Et puis hop, elles envoient l’bâton La p’tite Marie-Jo dit à Ginette «Vise l’air avachi de la sous-préfète! C’est pourtant pas qu’elle manque d’exercice Avec le mari d’l’institutrice! » Toutes ces jambes roses et ces jupettes Démoralisent toutes les femmes honnêtes Par contre, les vieux matous d’la tribune N’en peuvent plus d’aboyer à la lune Regardez les majorettes passer Elles z’ont pas un poil de trop sur les gambettes Elles défilent au pas cadencé En faisant gonfler leur chemisette Et puis hop, un p’tit coup d’menton Et puis hop, elles envoient l’bâton