Les nuits d'été, quand Montmartre est en fête Dans le décor d'un cabaret mondain On voit Lélio, le danseur argentin Par ses yeux noirs faire tourner les têtes Et brunes et blondes en joyeux tourbillon Vers lui s'en vont au son de la musique Comme attirés par les feux électriques Par la fenêtre entrent des papillons {Refrain} Les papillons de nuit s'envolent vers la flamme Comme aux feux de l'amour s'en vont toutes les âmes Et l'on voit chaque soir sous le ciel de minuit Se dérouler le même drame Lorsqu'on entend vibrer le cœur ardent des femmes Et que l'on voit voler les papillons de nuit Frappant la lampe à grands coups de ses ailes L'insecte d'or aux reflets de velours S'y brûle mais il y revient toujours Malgré la flamme aux morsures cruelles Et c'est ainsi que Lélio, le danseur Qui fait souffrir les femmes qui l'adorent Les voit vers lui tourbillonner encore Malgré l'angoisse où se plonge leur cœur {Au refrain} Un soir, Lélio choisit une amoureuse Elle s'écrie : «Enfin, c'est le bonheur !» Mais le cruel, comme on brise une fleur Le lendemain chasse la malheureuse Elle en mourra, le cœur désespéré Ainsi qu'on voit les ailes palpitantes Tombent enfin des lampes éclatantes Agonisant les papillons dorés Les papillons de nuit se brûlent à la flamme Comme aux feux de l'amour se déchirent les âmes Et l'on voit chaque soir sous le ciel de minuit Se dérouler le même drame Lorsqu'on entend pleurer le cœur brisé des femmes Et que l'on voit mourir les papillons de nuit