Sur le miroir plat des étangs, on s'voit Sur le journal où y’a les gens, on s'voit Les beaux habits, les vieilleries Vêtements du passant qui passe Reflets de vitrines Bonne, mauvaise mine, on s'voit Dans les yeux sérieux bleus des enfants, on s'voit Dans les coquillages vivants des restaurants, on s'voit Dans les beaux verres, les bouts d’verre Les machins cassants qui cassent Surfaces liquides Les flaques d'acide, on s'voit On est si beau, si beau Pourquoi voulez-vous qu'à la fin, au bout On meurt? On est si beau, si beau Pas de raison majeure pour ce grand malheur Qu'on meurt On est si beau Tellement, tellement, tellement beaux Spectateurs assis du monde endormi On s'voit Dans les longues, longues, longues après-midi qu'on vit On s'voit Corps posés Cœurs exposés Jeunes filles aux si fines chevilles Dans l'roman court Ou l'grand amour On s'voit