Si je remonte au long des mailles qui ont pêché mes souvenirs Je sens bien que vaille que vaille, c'est dur de se redevenir Et je revois la tristelette qui se noyait dans un chagrin Osant à peine dire faites, faites trois tours dans mon jardin Quand j'étais la douce-amère, qu'on cueille au bord d'un chemin Qui n'est jamais la première, ni la même que demain Mais, vois-tu cette sauvagine, la sœur des ronces, des orties Me plaisait bien et j'imagine que tu l'aurais aimée aussi Il fallait pourtant que je change, que je devienne en me fanant Cette fleur faussement étrange qui disait en se pavanant Moi, je suis la douce-amère, moitié miel et moitié feu Mes aveux sont des mystères, mes mensonges, des aveux Le temps que je te reconnaisse, le temps que tu me veuilles bien J'ai gagné un peu de tristesse, le temps me ramène et je viens Si je garde un peu d'amertume, toute douceur m'est revenue Il faudra que l'on s'accoutume à me voir ainsi devenue Devenue ta douce-amère, moitié peine, moitié cœur Avec toi pour seul mystère, moitié veine, moitié peur Douce amère pour ton cœur