Comme un champ qui s'étendrait sur le néant Comme une odeur de mort un sentiment outrageant Je suis ce que tu es, j'aime ce que tu n'es pas Le destin n'a pas voulu de moi, je suis à toi. La route est longue, la vallée profonde A perte de vue je vois l'orage La lumière, le tonnerre qui gronde Cette nuit sombre qui couvre mon image Quand des arbres d'airain se penchent sur mon sort Comme des dieux incertains, suis-je vraiment mort ? Quand le vent balaie nos vie, comme des feuilles trop vieilles Et quand tombe la nuit, es-tu bien réel ? Sur la mousse, étendu comme un chat paresseux Les souvenirs refluent et j'en ferme les yeux Et je pleure, je m'enterre, la nuit tombe Et les branches qui m'enserrent sont ma tombe Mon âme est froide et vide, et je tombe dans l'abîme Vers le Pays des Songes, c'est un fantôme qui plonge Le poison est trop fort, tu m'as donné la mort Vers le Pays des Songes, dans ton abîme je plonge Comme une pensée lancinante, comme un amour rompu C'est mon cœur qui s'affole, je me suis inconnu Et les ronces et les épines traversent ma chair Ma douleur, ma souffrance prolongent mon calvaire Comme le rescapé d'un naufrage, de mon naufrage Je voudrais crier à l'aide, extirper ma rage Puisse mon âme être sauvée de ce sort Comme un dieu incertain, suis-je vraiment mort Comme un long chemin jonché d'obstacles Comme un parcours que je traverse et que je bâcle C'est ma vie, c'est la vie, c'est ma mort Comme un souvenir déchu, inattendu Comme une veine qui éclate, du sang perdu L'amour que je n'ai jamais trouvé, et que jamais je ne trouverai, Me manque, et pourtant l'ai-je vraiment cherché?