{Refrain:} Les paumés qui rappellent les Béatitudes À nos mémoires sélectives et couchées Nous sont irrespirables, et la bonne attitude Est de passer devant, les narines bouchées Les miroirs qu'ils nous tendent ont le tain du désastre Quand les monstres en nous veulent y reconnaître La propre puanteur de notre propre crasse Et l'éclat dérangeant de leurs yeux en fenêtre Ils se couchent le soir aux pieds des cathédrales À croire que ce sont eux qui les tiennent debout À force de caler leurs crachats et leurs râles Depuis les hauts piliers jusqu'aux bouches d'égout {au Refrain} Et ils viennent s'épouiller dans les halls de nos gares Jusqu'au passage à coups des déviances légales Recrutées quelquefois parmi d'anciens clochards Qui brisent leur passé comme on brise un égal En leur tapant dessus, oubliant qu'autrefois Celui-ci fut fièrement fierté de la Patrie Propre comme un sou neuf et vaillant au combat Puis du mauvais côté des anciens d'Algérie {au Refrain} Rotant à gros bouillons de rires gras et rauques Où le gros rouge roule à grands flots innocents Ils trinquent à la santé de leurs urines glauques Et se pissent dessus, sous le nez des passants L'auréole des saints n'est pas sur leur calotte Elle en est descendue comme un oubli de soi S'en venant maculer le fond de leur culotte Et les planches verdies des bancs où tu t'assois