J'avais cinq ans, je faisais des ménages
Chez un fermier des environs
Petite maman m'avait dit, sois bien sage
Obéis bien à ton patron
Mais une beau soir, un soir d'orage
M'ayant levé mon blanc jupon
Le fermier dans un cri sauvage
Me déroba mes censuré
Et voilà pourquoi je suis syndiquée
Et voilà pourquoi je hais les patrons
Tout ça parce qu'un soir, près de la cheminée
J'ai perdu mes illusions
À vingt et deux ans, je suis à Paris
Pour faire carrière dans la chanson
Un directeur aimable et trop poli
Me fit passer une audition
J'arrivais toute émue et tremblante
Serrant bien fort mes partitions
Le directeur les lèvres écu écu écumantes
Me dit montrez-moi vos censuré
Et voilà pourquoi je suis syndiquée
Et voilà pourquoi je hais les patrons
Tout ça parce qu'un soir, près de la cheminée
J'ai perdu mes illusions
À soixante et trois ans, je revins au village
Ayant perdu mes illusions
Mais, en revanche, oh, divin avantage
J'avais les poches pleines de pognon
Et aux jeunes gens du voisinage
Qui rodent autour de ma maison
Je distribue de bien jolies images
En leur montrant mon censuré
Pourquoi? Parce que
Et voilà pourquoi je suis syndiquée
Et voilà pourquoi je hais les patrons
Tout ça parce qu'un soir, près de la cheminée
J'ai perdu mes illusions