Corbeau, corbeau, vas-t'en!
Me crient les enfants du canton
Corbeau, corbeau, vas-t'en!
Le feu est dans ta maison
Je suis bien le maître des terres où l'on semaille
Je pille le blé en gerbe dans le mois de juillet
Quand les hommes des plaines et leurs femmes travaillent
Je règne des collines jusqu'au fond des vallées
À l'heure où les chevaux tirent de lourdes charrettes
Quand au petit matin remonte l'eau des pluies
Je partage les champs comme seigneur et maître
Oui, je gagne le ciel en poussant de grands cris
Corbeau, corbeau,, vas-t'en!
Me crient les enfants du canton
Corbeau, corbeau, vas-t'en!
Le feu est dans ta maison
On me lance des pierres et le curé se signe
Dès qu'il me voit survoler l'corbillard à pompons
Dans leurs habits de deuil, les femmes me désignent
Comme la mort présente en ce jour de moisson
En notant là je crains ceux qui coupent les routes
Ceux qui portent des chapeaux et des souliers ferrés
Ceux-là voudraient me mettre un beau soir dans leur soupe
Et puis s'endormir ivres avec du vin rosé
Corbeau, corbeau, vas-t'en!
Me crient les enfants du canton
Corbeau, corbeau, vas-t'en!
Le feu est dans ta maison
Quand la terre est gelée dans la saison mauvaise
Je dors sur un calvaire ou dans un vieil ormeau
Avant qu'un braconnier ne me couche dans la glaise
Je règne sur mon peuple en maître des corbeaux
Corbeau, corbeau!
Corbeau, vas-t'en!
Corbeau, vas-t'en!
Corbeau, vas-t'en!
Corbeau, vas-t'en!